FLAGRANTS DÉLIRES, de Pierre Desproges

Avec : Bernard LABORDE

Bernard Laborde et le Théâtre de l’Entresort nous propose de revisiter les textes de scène de Pierre Desproges !!!

Au-delà de la délectation à entendre claquer les mots virtuoses et cinglants d’un auteur à la plume ciselée, il s’agit avant tout de donner à entendre ce que nous disait Desproges : Halte là ! Attention ! Restons humbles, et lucides ! En même temps avocat et partie civile, et « trop amoureux de l’humanité pour la supporter médiocre… », cet  « impertinent fantaisiste » explore avec une fausse naïveté le comportement pour le moins bizarre de cet animal pensant qu’est l’homme d’aujourd’hui. Il traque chez nous les grandes passions et y préfère les petits sentiments. Pour lui, l’homme n’est pas un loup pour l’homme, il est simplement ridicule et mérite mieux…

« Si je veux monter Desproges, aujourd’hui, c’est parce qu’il me semble important, plus que jamais, de donner à entendre les humeurs et l’humour d’un de nos derniers poètes virulents. Ne cherchant ni à imiter, ni à faire du « Desproges », je souhaite simplement comprendre, ressentir et interpréter un texte de théâtre, en adresse au public, le poing levé et la tête haute, et ainsi donner au texte de Desproges un écho supplémentaire. Un hommage, certes, mais tellement légitime. Seul en scène, et pourtant tellement accompagné, je pense à Bedos, à Coluche, et j’invite notre public à redécouvrir une écriture qui a laissé des traces, et du courage ; une sensibilité pleine de lucidité, en prise directe avec le monde d’aujourd’hui. » Bernard Laborde

Toute époque aura eu son « bouffon du roi », Pierre Desproges est de ceux-là.

Voir Revue de presse

 

« La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds.»
Bertolt Brecht

L’humour, c’est le droit d’être imprudent, d’avoir le courage de déplaire, la permission absolue d’être imprudent.
L’Événement du jeudi 2 octobre 1986

J’en vois d’ici qui sourient. C’est qu’ils ne savent pas reconnaître l’authentique désespérance qui se cache sous les pirouettes verbales.
Manuel du savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis

Le rire, c’est la dernière bouée. Celle à laquelle se raccroche encore le prisonnier du camp de la mort qui ne peut s’empêcher de pouffer aux portes de la chambre à gaz parce que son pantalon lui tombe sur les chevilles.
Des femmes qui tombent

Humoriste, c’est un mot grave et prétentieux comme philosophe ou spécialiste: je ne suis pas un spécialiste de l’humour. C’est par humilité que je ne veux pas être humoriste. En revanche, c’est par vanité que je ne veux pas être comique. Un comique, c’est un type qui a le nez rouge, qui pète à table, qui se met une fausse barbe: ça me glace totalement. Ce sont des mots impropres. Pareil pour "écrivain", je dirais plutôt écriveur. Parce qu’écrivain, c’est à la fois outrecuidant et trop incisif.
Libération, 3 Mars 1986

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